Le Jeudi saint, déconfinez vos pieds, vos têtes et vos coeurs.

Salutations printanières chères et chers abonné.es,

On s’accorde en ce moment sur une certitude : le monde est sur les genoux. Peut-être cela tombe-t-il à point nommé ! Aujourd’hui il est en effet question de nous rapprocher de la terre, de ce socle solide et fragile à la fois, et du premier contact que nous avons avec elle : nos pieds.
Dans la poussière ou sur l’asphalte, ce sont avec eux que nous fourgonnons dans la vie, à une allure variable selon notre âge, notre santé et notre situation. Et pourtant, maintenant que nous ne pouvons plus arpenter que des espaces réduits, nous redécouvrons l’humble et extraordinaire fonction du pied à explorer, s’aventurer, tenir l’équilibre ou effectuer une petite danse de joie dans le salon - plus à propos dans l’immédiat. Et leur lavement, ne procure-t-il pas la sensation frémissante d’une regénération vitale de tout le corps, des pieds à la tête en passant par le coeur ?

Avant même d'être un geste symbolique, le Jeudi saint en temps de Covid-19, c’est donc peut-être aussi un hommage rendu à cette partie si aimable et discrète de notre corps que l’habitude nous fait fouler allègrement avec dédain, et qu’on ne découvre qu’aux beaux jours, quand les températures rendent insupportables leur confinement dans les chaussures. C’est aussi une manière pour Jésus « de me murmurer : ton corps est beau, ton affectivité, ta sexualité sont belles, ton cœur est beau. Tu es ma joie ! », nous dit Jean-Michel, frère prieur de la Communion Béthanie, qui nous offre l’homélie de ce Jeudi saint. Une troisième fois dans notre saison n’est toujours (ne sera) pas coutume, c’est donc une voix d’homme que vous allez entendre aujourd’hui.

Un grand merci à Marie Perier qui nous lit l'évangile.

Anne,

pour l'équipe de Oh My Goddess !

Actualités

Nous vous partageons deux ressources qui nous ont été adressées par des auditeur.rices, merci à vous, ces échanges sont précieux ! La première est un très bel article de la rabbin Delphine Horvilleur paru récemment dans la revue Etudes, sur « L’art féminin de l’exégèse ». Il y est question de la violence culturelle et littéraire suscitée par l’absence de place faite aux femmes dans toutes les traditions religieuses. La seconde est une émission tout aussi récente de KTO, intitulée, « Jésus indigné », qui souligne l’importance et la légitimité de la vertu évangélique de l’indignation politique et sociale. Elle propose de percevoir le Carême comme un moment propice pour se demander : « et moi, où j’en suis de cette capacité à dire non à des situations iniques ? », et de regarder, en particulier, la situation de l’Eglise du point de vue des femmes.

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